• Il fait un temps à passer du bon temps [privé]


    Vendredi 31 Mai 2019 à 22:48
    Lilicha

    Lola :

    Un petit nœud se forme dans son ventre. Leur retrouvaille a un petit goût doux-amer. Il s’éloigne quand elle se rapproche. Et il lui dit qu’il est là – n’est-ce pas ironique ? Le sourire de Lola se pare d’espièglerie.

    - Je n’ai pas peur, c’est vous qui avez peur.

    Il est là hein – pour combien de temps ? Pour combien de bon temps ? On verra. On verra tout ça plus tard. Là, pour l’instant, c’est encore un peu plus doux qu’amer.

    - Je n’ai pas peur ; en revanche…

    La luciole reprend sa position initiale, feuillette son journal sur ses genoux. Se rend compte de la hardiesse sans doute absurde de son entreprise – sérieusement ? Lui réciter un autre poème ? Qui lui dise ce qu’elle a sur le cœur précisément, avec des mots fleuris pour qu’Oz ne les oublie ? Bah voyons.

    - Je suis toute patraque

    A l’idée que vous lisiez dans mes failles

    Béantes elles sont, et c’est moi qui les ait creusées

    Peut-être qu’au fond, je veux que vous y jetiez un œil

    Que vous sachiez ce dans quoi je me noie

    Mon affection pour vous, pour toi

    Il sait, elle a pas peur, elle a le trac – ce qu’il ne sait pas, c’est qu’elle a remplacé « amour » par « affection ». Parce qu'elle a le trac. Qu’un petit rire plus ou moins sincère vient tenter de dissoudre.

    - Si si, j'ai un poème pour chaque occasion !

    Samedi 1er Juin 2019 à 00:32
    yumyumi

    Oz :

    Lola lui récite un autre de ses poèmes. Alors Oz, lui, il écoute. Attentif, il accepte chacun de ses mots comme un cadeau, les reécrit, les relit dans sa tête après qu'elle les conte, et puis à la fin, il réfléchit.

    Pour vous, pour toi. D'abord, ça sonne bizarre à ses oreilles. Pour toi. Est-ce qu'elle s'adresse à lui ? Ils ne se tutoient pas. Peut-être devraient-ils, peut-être ça effacerait la distance qu'il y a entre eux. Oz, lui, apprécie bien le vouvoiement. Pour toi. Peut-être que c'est une invitation de la part de Lola - consciente ou non. Ou peut-être juste qu'Oz y pense trop. 

    Il chasse ses pensées vagabondes et souffle un rire, décontractant sa posture. Tout va bien. Il fait chaud. Tu es avec Lola. Tout va bien. Son regard divague encore, Oz est distrait, il pense à leur dernière rencontre. 

    - Où cachez-vous toutes ces belles paroles ?

    C'est plus une question pour alimenter la discussion qu'autre chose - Oz a la tête ailleurs.

    Samedi 1er Juin 2019 à 00:53
    Lilicha

    Lola :

    Lola se demande s’il comprend tout ce qu’elle lui dit – des sortes de déclarations mises bout à bout, un morceau de « je vous », un morceau de « aime » dans un poème puis dans l’autre. S’il ne comprend pas, c’est bien, d’une façon. Elle n’aura pas à piquer un fard et à affirmer qu’elle ne fait qu'incarner un personnage dans ses récits, ou autre baliverne. En attendant, il rit. Et ça lui fait chaud au cœur.

    - Dans ma petite tête. Ou dans mon grand cœur. Mais à vous, vous voyez bien, je n’en cache pas grand-chose.

    La luciole referme son carnet, pour de bon cette fois-ci. Elle s’allonge sur le flanc, la tête reposant au creux de sa paume, le coude encré dans la terre, les yeux fermés.

    - C’est la première fois que vous venez à Planeceres ?  

    Samedi 1er Juin 2019 à 01:32
    yumyumi

    Oz :

    La voilà, la Lola qu'il connaît. Qui ne cache pas son affection pour lui - qui l'exprime, subtilement, avec de beaux mots et de beaux appareillages. Oz sourit encore un peu plus, en l'avisant s'allonger de toute sa splendeur. Son coeur se réchauffe encore un peu plus, lui aussi.

    Oz inspire, abaisse les yeux au sol, toujours distrait. Il joue avec la terre, de la pointe de ses pieds. Tant pis si elles s'abîment. Oz n'en a que faire. Quand Lola prend la parole, il hésite un peu avant de répondre. Lève les yeux, observe les alentours. Planeceres.

    - ...Oui. C'est...un beau bout de terre, je dois l'admettre.

    Il en oublierait presque sa fatigue pesante, tellement l'endroit est apaisant. Peut-être que la présence de Lola y contribue.

    Samedi 1er Juin 2019 à 11:47
    Lilicha

    Lola :

    Lola réouvre les yeux et rit. Un beau bout de terre, c’est peu dire !

    - Et vous n’avez encore rien vu.

    Elle chérit ces champs qui l’ont vue grandir, avec ferveur. Elle ferait un très bon guide touristique, et sans doute une très bonne publicitaire. Mais, c’est drôle, autant qu’elle souhaite qu’on voit son village pour ce qu’il est, luxuriant de nature, de bienveillance et de chaleur, elle ne voudrait pas que des gens riches d’autre chose viennent s’implanter sur ses terres et entreprendre « de grandes prouesses techniques ». Le mieux est l’ennemi du bien. C’est quelque chose qu’elle a appris trop tard.

    - D’ailleurs, ce très beau bout de terre est un formidable site archéologique. On peut y trouver des ustensiles et outils d’anciennes générations de paysans.

    Mais ça, ça n’intéresse personne. Lola relève les yeux vers Oz, la main en visière sur son front, un petit sourire enthousiaste sur le minois.

    - Quand vous aurez faim, à moins que vous n’ayez déjà faim – faites le moi savoir.

    Dimanche 2 Juin 2019 à 15:17
    yumyumi

    Oz :

    C'est beau Planeceres. C'est calme, ensoleillé, chaleureux. Les gens y sont gentils - du peu qu'il les a vu, en tout cas. Oz se sentait un peu mal, d'être venu ici en quête de clients - ou peut-être que ce n'était qu'un prétexte -, quand tout le monde l'accueillait comme si il était chez lui, comme si il n'était qu'un autre paysan, comme si il se fondait dans la masse, comme si il était comme les autres. Avant, ça lui paraissait curieux. Maintenant, ça le rassure.

    L'archéologue qui réside en Lola blablate - pour être honnête, Oz ne s'y intéresse pas le moins du monde. Mais il y a quelque chose dans ses paroles - ou peut-être est-ce la luciole elle-même - qui rend Oz tout bredouille. Elle pourrait lui conter l'histoire de la création des bottes en plastique qu'il en avalerait tous les mots.

    À sa requête, Oz ferme les yeux à son tour. Il reste silencieux, quelque instants, et puis se décide à répondre. C'est presque un murmure ;

    - Je...je suis fatigué.

    En témoignent ses cernes et son teint pâle - plus qu'il ne l'est d'habitude -. Oz lève une main et la passe sur ses paupières, ouvre les yeux, et pose son regard sur Lola. Il tente un sourire.

    - Pourquoi donc ?

    Dimanche 2 Juin 2019 à 16:15
    Lilicha

    Lola :

    Il est fatigué et ça se voit. Au fin fond d’un chapeau, on ne peut pas absorber de vitamine D. Vivement que le soleil le remette sur pieds. Et peut-être que pour aider un peu les choses, Oz pourrait se mettre sur son séant.

    - Eh bien… Pour manger ? (elle retient un rire) Non, je me disais juste qu’il ne faudrait pas que vous repartiez sans avoir goûté aux saveurs locales.

    Dans l’idéal, il ne faudrait pas que vous repartiez tout court. La luciole répond au sourire du magicien et désigne du menton l’herbe verdoyante à ses pieds.

    - Que pensez-vous de vous asseoir ? Je veux dire, comme vous êtes fatigué… Ce pourrait être une bonne idée ?

    Ce ne sont que des suggestions, des questions ouvertes, mais Lola a l’impression de ne donner que des injonctions depuis tout à l’heure. Pas étonnant qu’on se force ou qu’on lui mente par nécessité de la satisfaire lorsqu’en fait, ses propositions sont désintéressées. Même si ça lui manque encore, d’avoir Oz juste à côté d’elle.

    - Excusez-moi. Des fois, je materne un peu les gens que j'apprécie. Vous êtes libre de faire ce que vous voulez.

    Dimanche 2 Juin 2019 à 16:34
    yumyumi

    Oz :

    Presque sur commande, Oz se laisse tomber au sol, les pieds en tailleur. Lola peut le materner tout autant qu'elle veut. Oz lui obéira au doigt et à l'oeil. Ça lui fait un peu peur, de voir à quel point il peut se laisser emporter, mais tant que c'est Lola, ça ne le dérange pas plus que ça.

    - C'est attentionné.

    Il pause, le temps de prendre une inspiration, de réfléchir.

    - J'ai déjà fait...quelque tours, disons.

    Il a vu la grande place. Là où se réunissent les marchands ambulants - là où il n'a même pas osé sortir un vieux sablier pour tenter de le vendre à des gens crédules. C'est critique. Que devient-il ? Si il ne peut même plus exercer son travail, que va-t-il devenir?

    Dimanche 2 Juin 2019 à 17:20
    Lilicha

    Lola :

    Et c’est rassurant de savoir que c’est ce qu’il en pense. Le sourire de la luciole croît un peu alors que le magicien prend place à ses côtés, comme elle en trépignait d’envie. De si près, elle redécouvre son visage, lui trouve les traits creusés, le contour des yeux brunis. Le trouve beau dans sa vulnérabilité, un peu comme le martyre d’un de ces tableaux sur lesquels elle s’était attardée en brocante. La peau couleur de lune, il n’a rien d’un natif de Planeceres, et ça lui fait du bien à la Graine d’étoile, de couver du regard quelqu’un de si différent, quelqu’un qui vous fait vous arrêter et traverser une foule houleuse pour une vieille relique factice ; puis rester. Elle était restée pour son honneur à elle, et ses beaux yeux à lui.

    - Oh vraiment ? Et alors ? Comment était-ce ?

    Est-ce qu’il a rencontré des gens qu’elle connait ? Tout le monde se connait ici, mais – est-ce qu’il a croisé Alphonse, par exemple ? Ou ses parents ?

    Dimanche 2 Juin 2019 à 18:39
    yumyumi

    Oz :

    - C'était...bien.

    Oz s'arrête un instant, mais reprend vite - en se rendant compte que c'était trop peu. Trop peur pour Lola, elle qui souhaite qu'il lui parle. Alors il le fait. Il lui parle. C'est lent, il cherche ses mots, il hésite sur quelque uns, mais il parle ; et c'est déjà bien.

    - C'était...c'est rempli. Il y a beaucoup de gens. Mais étrangement, ce n'est pas...étouffant. C'est chaleureux.

    Une nouvelle pause. Oz tourne la tête pour regarder Lola, cette fois. Du bout de ses doigts, il joue avec ses yeux, en dessine les contours et repasse sur les gravures.

    - J'aime bien.




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