• Vivre d'amour et d'eau salée [privé]


    Vendredi 20 Juillet 2018 à 22:24
    Lilicha

    Lola :

    La luciole s’abandonne aux bras et  au bon vouloir de son danseur maladroit, pendant deux bonnes minutes. Deux bonnes minutes durant lesquelles Lola frissonne sous les doigts tatillons et malhabiles du magicien qui tente en vain de comprendre la mécanique de la danse, deux minutes où Lola se revoit lui dire qu’elle voudrait le détester – c’est drôle, ils commencent toujours par se disputer avant de s’entendre. Deux minutes que Lola sent son cœur battre plus vite que de raison. Oz essaye, il a essayé et il met son échec sur le dos de la pauvre pluie. L’étincelle lève les yeux au ciel et sourit.

    - Voyez-vous ça ! En tout cas, ne comptez pas sur moi pour chanter. Je ne le fais que devant mes fleurs.

    A défaut de ne pas savoir danser, la luciole se targuait d’une (petite) voix de rossignol. Elle l’a étoffée pour bercer les tournesols de Planeceres, elle croit, ingénue, qu’elles ont besoin qu’on leur pousse la chansonnette et qu’on leur parle pour bien grandir.

    Elle esquisse un nouveau sourire, en regardant ses pieds, veillant bien à ne pas marcher une seconde fois sur les jolies chaussures cirées de son cavalier.

    - Mais vous pouvez essayer, vous.

    Samedi 21 Juillet 2018 à 00:14
    yumyumi

    Oz : 

    Il esquisse un sourire, amusé, la tête penchant sur le côté. C'était une drôle d'idée, parce que Oz n'avait certainement pas une voix des plus qualifiées pour le chant - sa voix ressemblait plus à celle des marchands, vu qu'il en était un. Sa voix était faite pour attirer les clients, pas apaiser leurs mœurs.

    - Je n'ai pas de chansons en tête, mais contentons nous de la pluie pour l'instant.

    Baissant les yeux sur leurs pieds, il essaya de se remémorer les maintes valses qu'il avait pu observer - que ce soit de jeunes couples qui voulaient montrer leurs talents, ou des cours de danses improvisés en extérieur. A chaque fois, un rythme lui revint en tête, alors il se mit à marmonner tout en bougeant les pieds à l'unisson.

    - Un, deux, trois, un, deux, trois, un...deux...

    Ses yeux cherchèrent ceux de la luciole, et malgré lui, s'arrêtèrent en même temps que ses pas de danses improvisés. En repensant à leurs précédents échanges, une idée lui vint en tête, et il haussa un sourcil, un sourire confiant sur les lèvres.

    - Si je vous en offre, des fleurs, vous voudriez bien pousser la chansonnette ?

    Samedi 21 Juillet 2018 à 21:52
    Lilicha

    Lola :

    Lola se doutait que le magicien déclinerait sa proposition. Elle se contente effectivement de la pluie, les plic ploc en rythme binaire sont propices à la danse quand on y prête l'oreille. Ce n'est pas si grave s'il n'y a pas de musique au dehors, il y en a peut-être à l'intérieur d'eux. La luciole sait par exemple qu'elle peut se fier au tempo des battements de son coeur. Ça ne la dérange pas de partager les silences avec Oz, puisqu'ils sont redevenus comme dans ses drôles de rêves : agréables. Elle se concentre sur la diction de son cavalier - un, deux, trois, un, deux, trois, un- ... Quoi ?

    - Euhm...

    La demoiselle s'est arrêté avec lui, elle l'a dévisagé avec surprise, et puis ses yeux se sont mis à pétiller comme du champagne. La joie lui ferait presque tourner la tête ; pourtant elle n'a pas bu, ou alors, dans les yeux d'Oz seulement. Les fleurs étaient la cerise sur le gâteau de leurs retrouvailles. Elle veut jouer un peu, lâcher un "peut-être" pour le faire mariner un tantinet, mais c'est au risque de voir le bouquet lui filer sous le nez, un bouquet qu'elle n'espérait plus - c'est toujours quand on n'attend plus les choses qu'elles nous font le plus plaisir. L'étincelle esquisse un sourire qui a du mal à se contenir. Calme-toi Lola, ce ne sont jamais rien que des fleurs.

    - C'est... C'est d'accord.

    Dimanche 22 Juillet 2018 à 19:03
    yumyumi

    Oz :

    Elle accepte sa proposition, et Oz sent son sourire s'élargir malgré lui - la joie de Lola se révèle contagieuse. Doucement, il se détache de l'étreinte de la luciole mais ne s'éloigne pas, et ôte son haut-de-forme d'une main, en gardant le regard sur Lola.

    Il inspire et glisse une main dans son chapeau, se concentrant pour matérialiser l'objet de ses désirs - ce fameux bouquet. Le magicien n'avait, franchement, aucune idée de ce à quoi le bouquet pouvait ressembler, mais là résidait toute la magie, n'est-ce pas ? 

    Il sortit le bouquet de son chapeau, fier de lui, et s'inclina légèrement en tendant le bouquet à la luciole, un sourire aux lèvres.

    - La boutique ne fait ni d'échanges ni de remboursements, ajouta-t-il en lui accordant un clin d'oeil.

    Dimanche 22 Juillet 2018 à 21:23
    Lilicha

    Lola :

    L’étincelle rit. Oz la fait rire, pourtant lui ne rigole pas avec les cadeaux qu’il offre, le bouquet qu’il lui tend est époustouflant de couleurs et de variété. Elle distingue les fleurs une à une, lentement. Elle les reconnaît chacune, elle met un peu plus de temps pour les gerberas qu’elle confond une seconde avec des cosmos, mais elle les reconnaît : gerberas, jonquilles, lys, gardénias, enthuriums… Elle réfléchit un peu puis elle assimile leurs messages tour à tour ; ses joues prennent la couleur des œillets et elle saisit le bouquet sans rien dire. Une expression troublée envahit ses traits. C’est vraiment pour elle ? Les fleurs, et les gentils et audacieux mots qu’elles évoquent ? La luciole sent sa poitrine se soulever et retomber trois fois comme un gâteau à la sortie du four. C’est une émotion particulière qu’elle éprouve, glacée jusqu’aux os mais heureuse, follement heureuse… La pluie n’a jamais été aussi douce.

    - Ca… Ca me va. Je les garde volontiers.

    Elle regarde Oz et sourit, elle sourit pour les fleurs et puis pour sa rencontre, dieu merci il y a 30 jours de cela elle est tombé sur lui comme sur un trésor. Elle a peur, soudain, elle a peur de quand il ou elle va partir, quand l’un va quitter l’autre ; du gouffre de solitude qui l’attend au bout de la journée. Difficile à dire si c’est l’allégresse ou l’inquiétude qui l’emporte sur l’autre, mais les deux ensemble forment un drôle de cocktail. Elle pourrait se mettre à pleurer qu’on ne le verrait pas – merci la pluie aussi. Mais il faut qu’elle chante, alors vous n’y pensez pas !

    - Ah mais, j’oubliais que je vous dois quelque chose !

    Elle inspire profondément, sa tête s’incline dans un mouvement alangui, elle ferme les yeux sur son précieux bouquet et ouvre la bouche. La première note qui s’en échappe est incertaine ; elle s’excuse dans un chuchotis et se reprend.

    - Sous une grappe d’étoiles, sur le pépiement des oisillons, deux êtres illuminés, ils veulent déjouer le destin, ils pleurent et ils rient, Ils ont aimé leur vie simple et jolie, mais lorsque la nuit les a réunis, elle a subtilisé leur tranquillité, les a enveloppés dans un cocon de joie,
    Et d’affliction.
    C'est le grand frisson, le cœur dit oui la tête dit non.
    L’allumette regarde le feu qui l’anime, elle brûle et chérit la passion qui l’envenime,
    Elle a dit « si vous pouviez entendre battre mon cœur, vous craindriez qu’il explose ».
    L’idylle est fragile mais indélébile, elle a un goût doux-amer le temps de cette nuit aux étoiles altières. Quand l'aube se faufile, le désir, lui, est volatile.
    Le feu quitte l’allumette, il est parti allumer d'autres midinettes.
    Regardez-là comme elle pleure ses histoires d’amour imaginaires, regardez-là comme elle pleure ses histoires d’amour imaginaires...

    Quand elle a fini, elle ouvre les yeux, sourit au magicien avec pudeur. C’est bizarre, de chanter devant quelqu’un qui peut vous juger. Les fleurs écoutent sans parler, et quelque part, c’est rassurant. Est-ce que sa petite prestation a plu à Oz ? Et est-ce que ça importe vraiment ? C’est bizarre aussi, cette envie de plaire à tout prix aux gens qu’on estime.

    - Voilà, j’ai fini.

    Dimanche 22 Juillet 2018 à 22:31
    yumyumi

    Oz :

    Oz saisit son expression troublée, la façon dont elle semble assimiler les fleurs à il-ne-sais-quoi et comment ses joues prennent feu à la réalisation d’il-ne-sais-quoi-non-plus. Le magicien l’étudie avec attention, son haut de forme toujours en main, laissant la pluie tomber sur le haut de sa tête mais ignorant le froid qui les entoure. Ce qui importait était l’avis de Lola : Oz appréhendait sa réaction, et ça avait sans doute à faire avec le fait qu’il l’avait envoyé sur les roses il y a quelque minutes de cela.

    Il la gratifie d’un sourire, et ses yeux pétillent d’excitation à l’arrivée de la chansonnette. Oz est intrigué, intéressé : la luciole s’exprimait avec une douceur infinie, que ce soit dans ses gestes ou ses paroles, alors une chanson venant d’elle ne pouvait être que berceuse à ses oreilles.

    Tout le long de sa prestation, Oz reste silencieux. Ça s’apparente plus à un poème, mais il ne dit rien et tend l’oreille, le rythme des gouttelettes accompagnant ses vers. Comme attendu, ses mots, à défaut d’en avoir une, sont comme mélodie à ses oreilles : il ne peut qu’apprécier le spectacle et en profiter. Quand elle eût fini, Oz joint ses mains en une courte séance d’applaudissements pour l’étincelle.

    Il se racle la gorge avant de commencer, adressant un regard entendu à la demoiselle.

    - Je n’appellerais pas ces histoires d’amours « imaginaires »…Si vous voulez mon humble avis, je pense que si l’allumette persévère, ça finira par payer.

    La (non-voulue ?) parallèle entre le poème et les deux gens n’avait pas échappée à Oz - il n’a pu s’empêcher de faire un commentaire là-dessus, pour taquiner la luciole. 

    Dans un élan d’affection spontané, il lève une main gantée à la joue de la luciole, essuyant une goutte de son pouce et dégageant son visage des mèches de cheveux volatiles. Il continue, la voix basse.

    - Le feu finira toujours par lui revenir.

    Lundi 23 Juillet 2018 à 11:31
    Lilicha

    Lola :

    La luciole fait une petite courbette réjouie tandis que le magicien l’applaudit. Puis il prend la parole, compatissant pour l’allumette, il croit en elle lorsque le poème a balayé tout espoir. Bien sûr que les mots d’Oz déclenchent désordres dans le cœur de l’étincelle, des picotis au creux de son ventre. C’est devenu récurent, mais c’est toujours la même stupeur, la même question qui revient : mon dieu, mais qu’est-ce qu’il lui arrive ! Elle se sent dépossédée d’elle-même, de tout bon sens, elle ressent tout trop fort. Elle l’aime, elle l’aime et ça doit se voir, elle l’aime d’un amour exacerbé, comme le font les héroïnes de ses lectures. Elle a cru comprendre ce que c’était que d’aimer, en dévorant des lignes et des lignes de mots, d’expressions raffinées et alambiquées. Mais non, Lola ne savait pas. L’amour ce n’est pas que beau, ni merveilleux ; ça pétrifie. La main d’Oz sur sa joue, ses gestes attentionnés l’ont perdue hors du temps, hors de tout. Comment peut-on aimer comme ça, elle se le demande.

    Elle tremble.

    Mais elle soutient son regard sans fléchir. Elle a peur, toujours, elle ne sait pas trop de quoi. De la violence de ses sentiments, peut-être. Parce que c’est beaucoup d’amour à contenir dans une si petite personne. Elle a peur que Oz ait compris, et que, comme il est gentil, dise tout ce qu’elle veut entendre parce qu’elle veut l’entendre. Lola entrouvre la bouche, puis la referme. Elle voudrait lui demander, sans détour : Avez-vous seulement idée de ce que vous me faites ? Sa main aussi, voudrait rejoindre celle de son ensorceleur. Elle pourrait fermer les yeux, sa paume brûlante contre la sienne... Mais sa retenue, ou sa peur lui commande de rester statique. Difficile, quand on est extatique.

    - Que faudrait-il que l’allumette fasse, pour que le feu ne la quitte plus ?  

    Mercredi 25 Juillet 2018 à 20:42
    yumyumi

    Oz :

    Oz abaisse sa main, pour aller chercher celle de Lola plus bas. Il soutient son regard, un sourire aux lèvres - Oz ne sait pas ce qu'il le prend. Il ne sait pas non plus quel est ce sentiment qui grandit dans ses entrailles - il ne sait pas et a peur de le savoir. La réponse lui semble évidente. Directement, elle lui vient en tête - rien.

    - Rien.

    Instantanément, Oz est pris d'un enthousiasme sans raison - il rit aux éclats, la pluie coulant sur son visage, et attrape la main de Lola pour la faire tournoyer sous la pluie. Il ne sait pas ce qu'il lui prend - l'euphorie du moment, ou cet étrange sentiment qui se construit dans son estomac. Quand elle lui retourne, Oz se rapproche de Lola, revenant à leur position initiale.

    Ses yeux brillent, et sa voix est plus douce. Il sourit.

    - Elle devrait juste rester comme elle est.

    Mercredi 25 Juillet 2018 à 22:47
    Lilicha

    Lola :

    La main d’Oz poursuit son chemin jusqu’à la sienne, elle la serre un peu plus fort, y entremêle ses doigts comme si sa vie en dépendait. Suspendue à ses lèvres, elle attend son salut, la réponse qui taira ses tourments. Rien. L’allumette n’a rien à faire. Le petit tremblement de Lola ne cesse pas pour autant – ce n’est pas un tremblement de peur, c’est un tremblement d’amour. Elle sourit, Oz lui a fait tourner la tête mais ça ne suffit pas, il la fait tournoyer elle ; elle se sent l’âme en fête, riant à l’unisson avec le magicien, elle sait sans l’ombre d’un doute que le bonheur est sous ses yeux et qu’il est encore plus beau qu’on le dit.

    - Vous le pensez vraiment ?

    Oz a réussi à condenser la nervosité de Lola en quelque chose… De drastiquement différent. Les yeux de la luciole oscillent furtivement entre les lèvres de son cavalier et son unique œil apparent – Qui aurait cru qu’un œil tout seul serait capable de tant d’intensité ! Son désir est à fleur de peau. Elle le fait taire en baissant les yeux sur son bouquet mouillé, un sourire espiègle imprimé sur le visage.

    - Dans ce cas, elle attendra que le feu vienne la chercher.

    Vendredi 27 Juillet 2018 à 22:40
    yumyumi

    Oz :

    Oz a du mal à contenir son sourire : quand il est autour de Lola, il a dû mal à contenir beaucoup de choses : ses sentiments, ses sourires, et ses envies soudaines de la faire tournoyer sous la pluie.

    - Elle n'attendra pas longtemps !

    La vérité, c'est qu'il ne s'était pas senti aussi bien depuis longtemps. La vie d'un marchand vagabond ne se résumait qu'à vendre ses produits et vagabonder ; Oz y prenait un certain plaisir, mais pas chaque jour. Lola avait apporté cette once de joie dans sa vie monotone, et il lui était certainement reconnaissant pour ça : maintenant, lui refuser un bouquet de fleurs lui semblait absurde comme idée, tout comme lui refuser ce feu que l'allumette désire tant.

    Sa phrase lui sonne comme une invitation. Une invitation à quoi exactement, il ne sait pas, mais il sait qu'elle l'attend et qu'il ne prendra pas son temps pour venir. Le magicien ne sait pas quoi faire : après, tout, qu'est-ce qu'il y a faire ?

    Alors Oz fait ce qu'il fait de mieux quand il est avec elle ; il sourit.




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